Politique française, août 2022

Août 2022 est désormais un évènement. C’est le premier mois sans état d’urgence (dit) sanitaire. La fin de l’épée de Damoclès sur la population craignant auparavant de nouvelles mesures au mieux insensée, voire liberticides ? D’enfin retrouver le « monde d’avant » ? Ou selon certains de démarrer le « monde d’après » ?

Le monde d’avant ?

D’avant mars 2020. Celui où le Conseil Constitutionnel n’aurait pu accepter le confinement. Et même aurait condamné la mesure appliquée avant tout accord donné. Celui quand même un peu écorné concernant l’État de Droit. Du moins sur certains groupes de population, allant des chômeurs aux présumés terroristes – que nous étions presque tous depuis 2015, à montrer nos sacs ouverts à n’importe qui – en passant par les sans-Abris, les endettés, etc ; tous maintenus dans l’ignorance de leurs droits. Mais l’intermittence de ces manquements maintenait l’illusion que globalement, notre pays était un État de Droit surtout s’il on en croit la formule consacrée que « Nul n’est censé ignorer la Loi », bien qu’en réalité, cette notion n’a pas de valeur légale…

Le monde d’après ?

Qui serait celui qui, a non seulement digéré tous les manquements des droits les plus élémentaires, mais en plus, en a tiré les leçons pour un « plus jamais cela ». Un monde évolué en somme. Qui a retrouvé ses contre-pouvoirs, même plus forts que jamais, et des garde-fous érigés en cas de tentatives d’emprise sur l’un d’eux. Chacun a sa place sans déborder, que ce soient les médias, les multinationales, les banques, le médical, ainsi que le trio à la direction du pays, (et non de la vie des personnes), le judiciaire, le législatif et l’exécutif. Et tout va ainsi dans le meilleur des mondes… Pas encore.

Ni avant, ni après ?

La fin de l’état d’urgence sanitaire signifie-t-elle la fin des « mesures » sanitaires ? Presque. Des professionnels restent « suspendus », et celle qui a mis en place les textes le permettant, n’a pu l’être suspendue, vu que sa démission a été refusée par Macron. Quand aussi Macron à la mi-juillet 2022, un an après son allocution qui annonçait la mise en place de l’hyper-contrôle via le pass sanitaire, annonce cette fois-ci, « un plan de sobriété énergétique ». Qu’aussi circulent des phrases nous appelant à nous préparer au pire, selon La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. Une crise énergétique se prépare. Aussi une crise climatique ?

Au fait, c’est quoi exactement une « crise » ? Concrètement cela signifie quoi ? Vu que j’entends ce mot pour qualifier l’état de mon pays depuis ma naissance, qui fait de ce mot une signification pour le moins assez abstraite, si ce n’est une peur latente d’une possible catastrophe, qui supposerait des problèmes bien que pas encore posés, nous mettant dans l’incertitude et l’impuissance. Ainsi le décor anxiogène est de nouveau planté.

Déjà des acteurs sont conviés. Police contre la climatisation des commerces ; un nouveau motif à verbaliser. Aussi est-il question de quota d’eau, et d’autres quotas à venir. Évidemment les médias dits de référence, qui nous rappellent que l’été quand il fait chaud, c’est anormal, c’est la « canicule », tout comme en hiver, la neige deviendra des « fortes intempéries » ; et même l’orage, et même la pluie, doivent désormais nous inquiéter.

Qui sait ce que les « acteurs » gouvernementaux nous préparent pour la rentrée de septembre. Leurs vacances de ce mois d’août sont aujourd’hui les nôtres ! Enfin pouvoir faire une pause. Même pour ceux qui n’ont pas les moyens de partir, c’est aussi une impression de vacances.

À quel monde appartiendra cette rentrée de septembre ? Comme la reprise des débats parlementaires est fixée ce 3 octobre, peut-on supposer que le gouvernement ne va rien pouvoir imposer d’ici là ? Et qu’après le Parlement aura repris sa véritable fonction de contre-pouvoir ? Logique : Pas de majorité absolue et plus d’État d’urgence. Mais que deviendra-t-il de ces crises ? Quelles répercussions dans nos vies ?

Crise financière, crise énergétique, crise climatique. Des « crises » à l’urgence que l’on pourrait décliner à l’envi, pour s’intituler « urgence financière », « urgence énergétique », « urgence climatique »… À moins d’un nouvel « attentat », ou d’un autre virus…

Sauf que, sans être encore dans le « monde d’après », émergent de partout, de tous les pays, des demandes de justifications sur ce qui s’est passé durant ces deux ans au prétexte sanitaire, réclamant des comptes, exigeant la vérité, allant de pair avec des réparations, qu’elles soient financières ou d’évictions et de condamnations des responsables.

C’est pour beaucoup de citoyens, et de façon inédite, des prises de conscience de leur droit, droit de savoir, droit au respect ; et rendre cet hommage également à aux sacrifiés pour cause dite sanitaire.

Une prise de conscience d’autant plus aiguë que des restrictions sont annoncées, et même déjà amorcées, d’argent, d’énergie, par ces mêmes qui ont bafoué les droits les plus élémentaires des citoyens. Ces citoyens devenus de plus en plus lucides. Qui comprennent que rien de toutes ces mesures n’étaient sanitaires, que demain les taxes carbone ne vont pas « sauver la planète », que de ne plus avoir de voiture ne rend pas vertueux, que ne pas trouver d’emploi n’est pas être feignants…

De là à y voir les prémisses d’un monde rempli de promesses, du moins de lucidités pour la plupart des citoyens malgré les difficultés, regagnant aussi le droit inconditionnel de vivre leur vie. Les bases saines pour construire « le monde d’après » ?

images drapeauDes Aphorismes et cætera, Laurence Waki (le 8/08/2022)

4 commentaires

  1. Il y a toujours un monde d’avant et un monde d’après après un événement souvent tragique.
    Les guerres, les phénomènes naturels, etc.
    Le Covid et sa gestion mondiale en est un sans doute mais plus encore la fin de l’hégémonie US devrait marquer notre histoire comme rarement.
    L’Empire US ne peut pas se résigner à perdre son hégémonie.
    Compréhensible.
    Endetté jusqu’au cou et désindustrialisé, il lui reste encore la puissance militaire.
    Dans dix ans, la Chine sera invincible.
    Washington risque de tenter le pari fou de la guerre préventive.
    Quel serait le monde d’après une guerre mondiale nucléaire ?
    Ne nous laissons pas entraîner dans ce chaos et quittons les organisations qui nous obligeraient.

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    1. Bien sûr Christian, qu’il y a toujours un avant et un après.
      J’entends par « après », une nouvelle ère, où la technologie de contrôle peut tout envahir et casser le sens même de la Vie.
      C’est un nouveau paradigme. Qui suppose pour chacun et pour tous de retrouver l’Essentiel ; la Vie qui palpite.
      Même si cela pouvait se faire à l’instant – et je ne vois pas comment dans l’immédiat – quitter les organisations supranationales ne suffiraient pas. Croire l’inverse c’est selon moi se condamner aujourd’hui à la passivité.
      Quand sourde de toute part et dans de nombreux pays le désir de « vivre réellement » des populations, induisant de ne plus se laisser téléguider, contestant la légitimité de certains qui veulent, s’immiscer dans la vie privée, monnayer les données personnelles…
      Une nouvelle conscience émerge, de ce qui pourrait nous perdre, tellement le risque est patent. LW

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  2. Quand une crise dure depuis 30 ans, cela s’appelle un système.
    Pas trop envie de connaître le monde d’après du moins le leur …de monde.
    Très belle analyse chère Laurence, comme d’habitude

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