Politique française, avril 2023

« Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire comme président de la République », déclare Emmanuel Macron dans « Le Monde » ce 6 avril 2023.

Assurément ce président se sent légitime ; parce qu’il a été élu, du moins selon les chiffres officiels. Admettons que la grande majorité des Français l’auraient souhaité à la présidence de la France. En quoi cela peut-il équivaloir à lui laisser tout décider, d’autant plus en complète opposition au peuple français ? En rien.

En démocratie, avec une vraie gouvernance, et des personnes compétentes à la tête du pays, jamais diriger un pays suppose qu’un seul ait les pleins pouvoirs, dise tout et son contraire – telles ces déclarations sur l’âge de la retraite qu’assurément il ne changera… – fasse une allocution censée apaiser l’affront qu’il vient de commettre aux Français, se mette à chanter dans la rue lui permettant certainement de tourner la page, pour informer qu’il se donne 100 jours… qui consistent en ?

« Nous avons devant nous 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France », nous assène Macron.

Apaisement ? Unité ? Ambition ? Au service de la France ? C’est de la logique inversée. Apaisement, lui qui vient de semer le chaos. Unité, lui qui a orchestré la division notamment quant il est demandé à un policier devenu mercenaire de cogner sur des manifestants. Ambition, lui qui fait rétrograder le pays à l’endetter comme jamais notamment. Au service de la France, lui qui supprime tout ce qui fait la singularité française pour donner nos avoirs à la Finance comme BlackRock. Et qui est ce nous, qui est-ce, de qui parle-t-il exactement ?

J’ai attendu la conclusion de cette « Réforme » des retraites pour écrire ce mois-ci. Sans illusion, puisque Borne-Premier ministre  notamment avait déclaré que rien ne l’en empêchera, que tout était joué d’avance. C’est tellement inacceptable qu’encore une lueur d’espoir restait, que nos Institutions ne soient pas toutes des fantômes.

Quand avant il y a eu un 47.1, puis un 11ième 49.3, le tout pour accélérer et faire taire le Parlement, lui-même censé obliger l’exécutif à respecter la souveraineté des citoyens. En face, des manifestants acculés aux verbalisations voire aux coups de matraques, entre autres agressions de la part de ceux payés par ces mêmes afin d’être protégés. Encore de la logique inversée. Ce 13 avril, nous en étions à la 12ième manifestation organisée avec les syndicats. Rien n’y a fait. Macron est, comme le titre « Le IMG_4102Monde », resté droit dans ses bottes. Signifiant qu’il a nié la fonction présidentielle à faire passer en force une « Réforme », dont les Français ne veulent pas qui en plus est sans aucune justification économique.

En même temps, outre ses déclarations dans « Pif Gadget », et les poses de Schiappa-Secrétaire d’État,  complétement retouchée mais heureusement habillée, dans « Playboy », s’est ajouté un Ecowatt pour l’eau cette fois-ci, le nouveau joujou liberticide et anxiogène ; quand l’eau est ce qu’il y a de plus fondamental, que jamais l’idée même de la privatiser ne devrait effleurer quiconque sain d’esprit, et encore moins être une monnaie d’échange contre des hydrocarbures, cela va sans dire. Cela devrait aller sans dire, quand déjà il en serait question. Aussi de la logique inversée ?

Et ce sujet sur la fin de vie, un sujet tellement important, qui va du respect de la dignité dans la mort au possible assassinat, qui effectivement ne devrait surtout pas traîner dans les mains de gens mal-attentionnés, qui se sont déjà exercer à coup de Rivotril en toute impunité ; sans doute pour le bien des personnes ainsi médicamentées, ont-ils argumenté. Et de nouveau de la logique inversée.

Tout cela en quelques semaines. Un printemps très chargé. Quand arrive cette date butoir. La décision du Conseil constitutionnel. La garant de la Constitution. Constitution que l’on croit au service et pour le bien des Français. Qui déjà a tellement failli, notamment avec le pass-sanitaire, mais même déjà avec le confinement qui n’aurait jamais dû être cautionné. Mais Macron a ce « don » remarquable – combien a-t-il promis pour ce faire ? – que l’on dise oui à tout ce qu’il désire.

Le Conseil constitutionnel a donc rendu son verdict : le Conseil constitutionnel valide la Réforme. Et également rejette le projet de référendum d’initiative partagée.

Référendum ? Quoi de plus basique pourtant dans une démocratie ! Il faudra donc nous contenter à défaut, de ce grand référendumIMG_4139 ce 2 avril 2023 menée pas Hidalgo à Paris – qui en serait très fière dit-elle !! – à savoir : « Pour ou contre les trottinettes à Paris en libre service ? ». Les gens ont dit non. Une participation très faible pour une question mal posée, le problème n’étant pas la trottinette en soi mais l’absence de réglementation, et surtout d’un intérêt tout de même très très très relatif. Très approchant d’une logique inversée, du moins d’un contournement de ce que devrait être un vrai référendum et son fondement en terme démocratique et d’engagement citoyen.

Alors oui, plutôt que d’entendre Macron zozoter des inepties, j’ai opté ce lundi 17 avril pour un « concert de casseroles ». Très éloigné du show mis en scène par Macron en mars 2020 pour soutenir les soignants, qui vont être pour la plupart suspendus quelques mois plus tard, interdits de ressources financières, ce qui est d’ailleurs toujours de sinistre actualité, ne concernant que la France, cas unique au monde.

« On avance et on apaise », dit Véran-Porte parole du gouvernement.

Dit celui qui n’a cessé de mentir aux Français, déclarant qu’il n’a jamais menti ; ce qui est tout à fait vrai en logique inversée. Donc, ce gouvernement ne va pas avancer, ni ne va apaiser. C’est en réalité une nouvelle déclaration de guerre qui est ainsi annoncée aux Français.

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Réponse des Français suite à l’allocution télévisuelle de Macron le lundi 17 avril 2023

À moins que ceux-ci s’obstinent à dire NON. Que les Français qui déclarent ne plus faire confiance à Macron – ils sont 71% (même selon « BFM TV »!) – respectent leur ressenti et agissent en cohérence.

Que les Français en disant non à cette Réforme notamment, clament OUI.

OUI à l’État de droit. OUI à la paix. OUI à avoir un vrai président à la tête du pays. OUI à avoir un vrai gouvernement et des contre-pouvoirs que ce soit via les Institutions et via des médias d’information.

Aux Français avec cette véritable et belle logique de retrouver le pouvoir de dire OUI à la France.

images drapeauDes Aphorismes et cætera, Laurence Waki (le 18/04/2023)