Mois: janvier 2023

Politique française, janvier 2023

Cette fois-ci non plus je n’ai pas regardé « les vœux de Macron ». Qui ne sont d’ailleurs pas les siens. Pas parce que ce n’est pas lui qui écrit ses discours, on le sait de tous les présidents ; mais du moins ce qui est dit doit corroborer avec les volontés présidentielles en vue de la saine organisation d’un pays pour le bien de sa population. D’aussi une cohérence entre le dire et le faire. Quand Macron nous a habitué à dire un texte qui ne le concerne pas. À s’adresser à des gens qui n’existent pas pour lui. Qui fait que rien n’existe vraiment. Tout apparaît au-delà du faux, virtuel.

En revanche ses décisions actives visant, à restreindre toujours plus, à contraindre toujours plus, la population française, sont bien réelles. De plus en plus de Français se voient devenir des mendiants des aides dont ils n’auraient pas eu recours si le pays était gouverné par un vrai président, avec un véritable pouvoir.

N’est-ce pas ce que réclame les Français ? Un pays dans lequel chacun reprend son pouvoir. Qui va de pair avec retrouver ses droits. Notamment tout ce que nous avons perdus depuis qu’il a été décidé de mettre les Français « en marche ». Que ces droits regagnés nous feraient mieux exister dans notre pays. Sans compter ces autres droits piétinés avant, telle une logique visant à banaliser leur retrait.

Une accélération rend visible le processus. Qui comprend notamment cet enchaînement d’affilée de 49.3. Jusqu’au dixième à ce jour. Également cette « réforme » des retraites, qui suit celle des Allocations chômage, qui nivellent vers le bas le pouvoir d’achat des Français, qui vont déserter les petits commerces, réduire le plus possible ces menus dépenses que sont d’aller se prendre son café le matin, un verre en soirée, de se choisir un livre, une expo, un film au cinéma… Qui risquent de devenir un luxe qu’on ne pourra s’offrir, faisant faire faillite à tous ces commerces, faisant s’additionner tous ces demandeurs de minima, que des nantis voudraient voir conditionnés à des heures de « travail » ; travail qui pourtant n’existe plus !

N’allons-nous pas vers du « larbinat » pour tous ? Recevoir de l’aumône pour espérer survivre, contre être utilisé au bon vouloir, si toutefois l’on est encore considéré comme « utile » ; quand cet argent en réalité appartient aux Français qui n’en ont plus la possession ! Quand pourtant ces réformes fait d’eux des mendiants, à réclamer des aides, des miettes en réalité, qu’ils devront demain rembourser avec des intérêts en plus.

Avoir tous de quoi vivre décemment est un droit fondamental. En plus d’être absolument nécessaire à l’unité d’un pays. Ainsi que le confirme le sociologue Robert Castel* :

« Il faut rappeler avec fermeté que la protection sociale n’est pas seulement l’octroi de secours en faveur des plus démunis pour leur éviter une déchéance totale. Au sens le plus fort du mot, elle est pour tous la condition de base pour qu’ils puissent continuer d’appartenir à une « société de semblables« . »

Un pays riche, un pays libre, un pays qui enrichit sa population, qui a son tour le rend puissant. Et inspirant. Ce pays des Libertés mis en lambeaux si l’appétit de vivre des Français est détruit par des mesures iniques, donc infondées si c’est l’intérêt du pays qui est recherché, et si le pays est gouverné par ceux élus pour ce faire. Cela va sans dire. Mais cela ne va-t-il pas mieux de rappeler ce fondamental.

déclaration terÀ se remémorer ici ces articles de la Déclaration des droits de l’Homme ; émanation de cette conscience prenant le contrepied des horreurs de la seconde guerre mondiale, afin d’établir les bases saines d’une civilisation en construction. Rappelons tout d’abord cet extrait du préambule du 10 décembre 1948 de l’Organisation des Nations Unis (ONU) :

« (…) Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’Homme soient protégés par un régime de droit pour que l’Homme ne soit pas contraint en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. (…) »

De cette nécessité de la reconnaissance des droits des Français notamment, que tout gouvernant a la responsabilité de respecter, à fonder ses décisions d’après ces articles suivant :

Article premier : « Tous les être humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Article 3 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. »

Article 6 : « Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique. »

Article 13.1 : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. »

Article 17.2 : « Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété. »

Article 22 : « Toute personne, en tant que membre de la société, a le droit à la sécurité sociale ; elle est fonde à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays. »

Article 24 : « Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques. »

Article 25 : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a le droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »

Article 29.1 : « L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible. »

Article 30 : « Aucune disposition de la présente déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livre à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et des libertés qui y sont énoncés. »

Ainsi, combien de ces articles sont-ils bafoués avec ces mesures qui s’empilent, que des états d’urgence ont servi à biffer, quand en ce mois de janvier encore sont imposées ces réformes, telle celle des retraites aujourd’hui, qui ne font qu’appauvrir le pays et éteindre sa solidarité, sa cohésion, ses forces vives.

La seconde guerre mondiale n’aurait-elle pas suffi à savoir mettre les garde-fous des dérives causées par des personnalités irresponsables, à ne pas savoir contenir certaines noirceurs à tendance mégalomaniaques de ceux voulant se croire au-dessus des autres, voire même immortels.

Au 19 janvier est annoncée une grève générale en vue du non à la réforme des retraites. Au 23 janvier une mobilisation des artisans et commerçants contre ces charges énergétiques anormalement élevées qui les contraignent à fermer leurs entreprises. Ces mouvements qui sont la réponse adressée en retour aux vœux de Macron. Qui appellent le maintien des droits restants, pourtant faisant pâle figure au regard de la Déclaration des droits de l’Homme. Qu’une vraie gouvernance lui ferait recouvrir ses couleurs et rendrait hommage à ceux qui se sont battus au nom des liberté de chacun et de tous.

déclaration bis

Qu’en fera Macron et son gouvernement dirigé par Borne ? Nous informant ainsi de la place du curseur, sur l’échelle de 0 à 10, de notre pays-état de droit, et pays aussi dit des droits de l’Homme.

images drapeauDes Aphorismes et cætera, Laurence Waki (le 16/01/2023)

*« L’insécurité sociale – Qu’est-ce qu’être protégé ? »- 2003, de Robert Castel.