Mois: février 2021

Lettres ouvertes à…

Dans le menu « Lettres ouvertes à… « , vous pourrez lire ces lettres de prise de contact avec les auteurs indiqués dans le déroulant.

Ces lettres sont celles que j’ai écrites, adressées dans un contexte professionnel en vue d’une rencontre et d’un échange avec l’auteur d’un livre. Parce que leurs écrits raisonnent en moi, que souvent s’y associe de l’admiration qui me semble importante à témoigner. Et toujours poussée par l’enthousiasme qui fait baisser toutes les barrières que ma timidité peut ériger.

Quelque chose vient en adéquation avec ce que je perçois viscéralement sur un sujet, et fait naître le désir de rencontrer cet auteur, qui est aussi une rencontre avec soi-même ; comme le sont toutes les rencontres qui font vibrer. Quelque chose en plus s’est passé durant le voyage avec le livre de cet auteur. Certaines de ces lettres ont permis des rencontres, parfois non. Ce que je décèle souvent en terme de point commun, c’est une parenté d’énergie, une même note à interroger les faits, la vie, donc à voir autrement ; à faire émerger la spécificité, la nuance, l’originalité, l’anti-dogmatisme, la contestation du conformisme, l’ouverture, la liberté. Et un engagement.

Cette démarche va de pair avec mon travail d’auteur, dans le cadre de mes recherches qui s’accompagnent de beaucoup de lectures solitaires. S’équilibrant avec la nécessité de l’échange réel. Qui facilite la démarche. Comme allant de soi. Qui sinon serait empêchée par le doute du bienfondé de contacter un inconnu. De se confronter au décalage du vécu intime avec des écrits et de la personnalité de son auteur sur laquelle on a fait malgré soi des projections, une familiarité unilatérale.

Histoire-du-theatre-dessineeLa première fois que j’ai écrit à l’auteur d’un livre, c’était lors de mes études d’art dramatique. Je me passionnais tout naturellement pour le théâtre, tant dans les œuvres que le parcours des personnes qui ont jalonnées son histoire. Mes lectures associées aux répétitions de scènes me faisaient naviguer en compagnie de Stanislavski, Jouvet, Brecht… qui décrivaient leurs expériences des « tréteaux », cet artisanat, cette chair qu’est l’émotion qui s’exprime, se sculpte, et se transmet, à chacun du public individuellement… Puis à la rencontre d’un spectateur passionné par l’intermédiaire d’un livre jubilatoire intitulé « Histoire du théâtre dessinée » : Monsieur André Degaine. Je lisais deux pages chaque matin, qui me donnait cette sensation de vivre à l’intérieur du Théâtre, telle une bulle protectrice. Je ne sais plus ce que je lui ai écris. Mais je me souviens qu’il m’avait répondu, et m’avait proposé de venir assister à l’une de ses conférences. Il organisait aussi des excursions dans Paris pour raconter les théâtres parisiens, avec une telle fougue qui le rendait capable de marcher pendant des heures sans fatigue, que mes vingt ans n’arrivaient pas à rivaliser !

Des années après, je l’ai croisé dans un bus. Je n’ai pas osé le déranger. À moins que c’est parce que je n’ai pas trouvé quoi lui dire. Que surtout je n’avais pas envie de lui confier que j’avais arrêté le théâtre… Mais j’ai pu constater avec bonheur qu’il n’avait pas changé, comme si le temps n’avait pas eu de prise sur lui. J’ai toujours son livre. Et après de nouvelles éditions, on le trouve toujours en librairie.

Il y a des auteurs que je ne pourrais jamais rencontrer n’étant plus de ce monde. À qui j’aurais voulu écrire, les remercier, peut-être même les rencontrer. Qui font partie de ma vie ; quelque chose dans leur état d’esprit que je ressens me les rend proches et indispensables. Stephan Zweig, François Roustang, Krishnamurti, Michael Crichton, qui m’ont fait faire, et me font à chaque fois faire, des pas de géant dans la connaissance, de soi, de la vie.

Et tous ceux que je n’ai pas lu. Ou ceux que j’ai pu rencontrer autrement. Et ceux où j’ai repoussé le moment de les contacter, attendant l’occasion, le bon moment… Que le hasard aussi s’en mêle.

Mais c’est ce premier échange suite à cette première lettre, qui a rendu possible les initiatives suivantes. Encore merci Monsieur André Degaine. Rappelant que l’échange réel est moteur de toute connaissance, de toute construction, de toute création.

34174054-open-envelope-letter-symbol-drawing Laurence Waki (le 7/02/2021)

PS : Et quelques exceptions. J’y ai adjoint d’autres lettres écrites à des personnes connues non pour des livres écrits mais par leur travail sur des sujets qui me tiennent à cœur. Leur nom est suivi d’un astérisque.* (le 13/02/2021)

Politique française, février 2021

Infantilisés ? Que devenons-nous à la longue, nous citoyens français ? Onze mois déjà ! Même si d’aucuns y voient plus une accentuation qu’une nouveauté. Qui rend pressentes les réponses sur les responsabilités de chacun. Qu’aussi sonne enfin l’heure des bilans ; du moins d’un compte-rendu sur cette période dite « exceptionnelle ».

Quelle est la juste place de la gouvernance ? Celle de nous intimer l’ordre de, jusqu’à nouvel ordre ? Sans donner ni raisons, ni preuves, ni datations, ni résultats espérés, et qui ne peut se discuter. S’y ajoute ce systématisme de mettre sur un fait accompli, des nouvelles mesures obligatoires annoncées au dernier moment à mettre en œuvre tout de suite. Avec en prime, ce grand classique du diviser pour mieux régner, que permet les obligations, comme celles de masques et de confinements par exemple, faisant se disputer les pour ou contre. Avec d’autres appellations mais qui ne sont que des variantes : couvre-feu, à 20 heures, à 18 heures, nouvelles jauges, fermeture des enseignes dans les Centres commerciaux, et toujours les autres d’avant qui croyaient à cette date donnée, attendue comme une promesse-si-t’es-sage, les restaurants, les bars, les théâtres, les cinémas, les musées attendant sagement, si sûrs que…

Ces gens semblent se croire légitimes de décider à la place de toute une population, en les coupant de leurs droits fondamentaux pourtant inscrits dans la Constitution. Tel un père autoritaire effrayé que son illégitimité ne soit découverte, s’il ne crie pas, s’il ne menace pas, s’il ne punit pas ? Qui tétanise. Ou cet autre père qui a choisit le côté obscur de la Force…

« – Je suis ton père !

– Non ! Non ! Ce n’est pas vrai ! C’est impossible !

– Lis dans ton cœur, tu sauras que c’est vrai.

– …Noooon ! NooOOn !! »

Macron dark VadorNon c’est impossible, effectivement ! Un gouvernement n’est pas le père des citoyens français ainsi mis sous minorité de droit. De par la Constitution, c’est impossible. Mais il existe des stratégies pour quand même y parvenir et asseoir un peu plus cette impression de légitimité que des doutes des personnes trop éprouvées risqueraient de fendiller.

Après le port du masque, pas pour soi mais pour autrui, dit-on, surtout s’il est fragile, cette même idée perverse s’insinue dans le « devoir » de vaccin : pour protéger l’autre ; cette manipulation qui se sert de l’altruisme comme outil de culpabilisation et de soumission. Par cet aveuglement pour nier le nécessaire droit à décider pour soi-même, allant de pair avec le droit à l’information qui ne nous est pas livrée, qu’ainsi le respect du consentement est bafoué. Une négation du consentement sous couvert de morale ; un comble ! …pourtant rendu invisible à beaucoup.

Mais que se passera-t-il quand la vue sera recouvrée ? Quand la liberté, première de notre trilogie républicaine, reprendra ses droits ? Le véritable altruisme pourra-t-il retrouver sa belle et juste définition ? Et combien de temps encore à reprendre la paternité – pour chacun et pour tous – de nos droits, de nos vies ?

images drapeauDes Aphorismes et cætera, Laurence Waki (le 2/02/2021)