D’avoir déclaré via ses « Lettres à un jeune poète », avec celle écrite à Rome, le 14 mai 1904 :
« (…) Ce progrès métamorphosera la façon de vivre l’amour, qui aujourd’hui est pleine de méprises (d’abord tout au rebours de la volonté des hommes dépassés), la transformera jusqu’au fond, la remaniera en une relation conçue d’humain à humain, non plus d’homme à femme. Et cet amour plus humain (qui s’accomplira avec infiniment d’égards, et de douceur, bon et clair en nouant et se déliant) ressemblera à celui que nous préparons en luttant péniblement, à l’amour qui consiste en ce que deux solitudes se protègent l’une l’autre, se délimitent, et se saluent. »
…« Une relation conçue d’humain à humain », « deux solitudes se protègent l’une l’autre »..
N’ai-je pas été étonnée en relisant ce livre lu lors de mes études d’art dramatique. De ces livres que tout apprenti-comédien, théâtreux et autres auteurs ont lu. Qu’il est nécessaire de relire pour y trouver ce qu’on n’avait pu y voir, cherchant surtout à se rassurer, comme le destinataire du livre, Franz Xaver Kappus, sur le choix de sa voie.
Malheureusement, ce passage est encore d’actualité en terme d’évolution, très loin d’être accomplie. Et en cette période d’Identitarisme et de Binarisme de Sexe renforcé, au nom de l’Égalité nous dit-on, ce « progrès »-ci risque de devoir encore patienter…
Des Aphorismes et cætera, Laurence Waki (le 2/03/2019)