Politique française, novembre 2023

En ce début novembre, j’ai cru un instant que nous avions sauté un mois et que décembre était arrivé. Partout ces décorations de Noël tellement en avance qui interrogent, même brouillent nos repères déjà très confus.

À peine remis du changement d’heure, qui est devenu ce marronnier de la presse, toutes tendances confondues, à s’interroger deux fois par an sur le pourquoi de la persistance de cette mesure d’économie d’énergie qui ne sert à rien. Quand désormais tous les avis convergent, et sur l’inutilité de cette mesure, et ses effets néfastes réels sur la santé. Reste qu’il semble impossible d’en sortir. Une impossibilité incompréhensible. Ne suffit-il pas tout simplement de décider de l’arrêt de cette mesure, et d’arrêter ?

Sachant que ces changements d’horaires en vue de suivre l’ensoleillement ont été mis en place une première fois en juin 1916. Puis supprimés en 1946. Qui confirme que l’on peut arrêter, si besoin en était ! Qu’est-ce qui pourrait expliquer cet incroyable empêchement ? Combien d’années encore à pérenniser cette mesure prise par Valéry Giscard d’Estaing appliquée dès 1976 ? Quand pourtant le Sénat publie en 1997 un document* qui aurait dû faire cesser cette mesure inadéquate. Qui rend perplexe qu’un an après, en 1998, s’est produit l’harmonisation des dates de changements d’heure au sein de l’Union Européenne !

Un vice se serait-il glisser dans ce processus, qui fait que plus c’est décrié, plus ça continue ? Un sursaut a failli se produire en mars 2019 : des eurodéputés ont voté pour la suppression du changement d’heure saisonnier, avec mise en application en 2021. Je ne sais pourquoi cela demandait deux  années afin d’être juste arrêté, mais enfin nous allions nous débarrasser de cette stupide mesure.

Sauf que pour cause de Covid, cela a été ajourné ! Mais quel rapport entre l’arrêt du changement d’heures et un Virus ? Je cherche encore la réponse. Qui fait que la fin du changement d’heure n’est plus à l’ordre du jour !

Une mesure-glue. Telle une métaphore de toutes ces mesures politiques qui plus elles sont néfastes, plus elles persistent. Ainsi celles prises pour l’école ; ce « domaine réservé » énoncé par Macron en septembre 2023. En prime nous avons eu la nomination de Gabriel Attal, en tant que ministre deCapture d’écran 2023-11-19 à 19.14.22 l’Éducation nationale et de la jeunesse, qui va ainsi pouvoir découvrir pour la première fois de sa vie ce qu’est l’école de la République. Quand à peine découverte, il annonce faire sa réforme des collèges, tellement a-t-il été alarmé des résultats d’évaluation du niveau des classe de 4ième qu’il juge « inquiétants ».

Mais pourquoi ce niveau-ci ? Du CP à la 5ième, tout fonctionne et juste là, cela ne fonctionnerait-il plus ?! Ne va-t-on pas se retrouver avec des mesures inadaptées. N’est-il pas évident que le dysfonctionnement démarre en amont. Si en 4ième des élèves ne savent pas lire, écrire et compter correctement, ils n’ont certainement pas désappris en arrivant à ce niveau scolaire !

Novembre 2023 est aussi l’entrée en scène de Brigitte Macron pour qui le sujet des enfants à l’école prend aussi une grande importance, notamment à vouloir le port de l’uniforme à l’école. Qui a plus l’impact à déclencher des polémiques que de remettre les élèves à niveau. Toujours est-il que ce 9 novembre, accompagnée de Élisabeth Borne et de Gabriel Attal, ils se sont rendus dans un collège à Paris, à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Puis dans l’après-midi, laissant Élisabeth Borne, c’est avec Olena Zelenska, l’épouse du président Ukrainien, qu’ils se sont  rendus dans une école parisienne accueillant des enfants ukrainiens. Et le 15 novembre, c’est auCapture d’écran 2023-11-19 à 19.15.02 tour d’une école de Berne en Suisse, où « elle a frappé professeurs et élèves par sa disponibilité et son intérêt pour les questions éducatives. »**

Mais après l’intérêt de Brigitte Macron « pour les questions éducatives », que se passe-t-il ? Qu’en est-il du programme scolaire proprement dit ? Que fait-on après ce qui s’est passé pendant le Covid, concernant les décrochages et les enfants harcelés par les mesures dites sanitaires, cet autre harcèlement mis sous le tapis (?), avec tests PCR incessants, masques et gel hydroalcoolique qui à force brûle les mains ? Qu’en est-il de cette question fondamentale laissée en suspens : À quoi sert l’école ? Qui permettrait d’ensuite répondre à cette autre question qui en découle : Qu’y apprend-on ?

Qui me fait m’interroger sur le renforcement de cette « éducation sexuelle » à l’école, et plus particulièrement dans le primaire, dès 5 ans. En quoi cela consiste-t-il d’éduquer sexuellement un élève ? Est-ce que la sexualité, l’intimité donc, peut-elle être éduquée, de surcroît par un enseignant ? Quel est le but recherché ? Va-t-il de pair avec l’instruction qui devrait être dispensée à l’école ? Que comprendre de ce que dit le site du ministère de l’éducation, qui met en amorce ceci*** : « Contribuant à préparer les élèves à leur vie d’adulte, l’éducation à la sexualité se fonde sur les valeurs d’égalité, de tolérance, de respect de soi et d’autrui. Elle veille à garantir le respect des consciences, du droit à l’intimité et de la vie privée de chacun. » ? Est-ce le rôle de l’école ?

Ne sortons-nous pas non plus de la fonction scolaire avec notamment cette loi EVRAS****, ayant cours en Belgique, qui « vise à accompagner les enfants dans le développement de leur vie relationnelle, affective et sexuelle », qui serait une mission de l’enseignement obligatoire !

N’est-ce pas l’éducation civique, qui éduque à la citoyenneté, qui elle a sa place à la école, et se fonde elle, sur les valeurs d’égalité, de tolérance, de respect de soi et d’autrui. Sans cette intrusion dans l’intime, dont les dérives apparaissent déjà, non au nom d’une « morale », mais sur la place de l’école dans la vie des enfants. L’école n’est pas un cabinet de psy. L’école n’est pas la vie privée. Le rapport entre l’enseignant et l’élève n’est pas d’ordre privé. N’en déplaise à Brigitte Macron ! Comment ignorer qu’avec des cours d’éducation sexuelle notamment, cette ligne est franchie ?

Quand on apprend que illettrisme***** devient courant à l’école ! Qui fait comprendre qu’être scolarisé ne signifie pas d’avoir appris à lire et à écrire. Qui ferait implicitement révéler que l’école ne sert pas à apprendre à lire et à écrire ? N’est-ce pas absurde ? À l’inverse peut-on supposer que l’école fabrique désormais des illettrés ? Même des bacheliers illettrés ? Quel avenir pour ces illettrés ?

Espère-t-on ainsi que l’intelligence artificielle va compenser ? N’est-ce pas un boulevard qui lui est ainsi créée ? Peut-on savoir réfléchir quand on ne sait ni lire ni écrire ? Ce savoir-là sera-t-il réservé à une minorité ? Un pays constitué d’une population en majorité illettrée peut-il être une démocratie ?

Nous n’en serions pas là. la France n’est-elle pas encore une démocratie ? Preuve en est, les désirs de référendums de Macron. Qui seraient contrariés « faute d’un consensus politique ». Car si ce repas du 17 novembre 2023 à St Denis****** réunissant les chefs de parti autour d’Emmanuel Macron ne l’avait pas empêché, il y aurait eu probablement un référendum sur l’immigration… N’est-ce pas ce que l’on pourrait comprendre…

En revanche Anne Hidalgo à Paris récidive ce 15 novembre 2023*******. Un nouveau référendum est enIMG_0122 cours concernant cette fois-ci la taxation du stationnement des SUV (Sport Utility Vehicles) dans la capitale. En avril 2023, seuls 7,46% des Parisiens s’étaient déplacés sur son « référendum » sur les trottinettes, ce qui a quand même fait décider de leurs suppressions.

Nous ne sommes plus seulement à assister à une comédie de la démocratie, avec effets d’annonce, promesses non tenues, même inversion de ce qui a été promis, états d’urgence et 49.3, ainsi banalisés par Macron, mais à voir comment l’on peut se servir d’un outil démocratique, le référendum, pour imposer de force des mesures au mieux inadaptées, voire stupides.

Que de mesures inadaptées et stupides qui s’empilent ainsi ! Qui feront que l’intelligence de nouveau au pouvoir sera de savoir les retirer, plus que de mettre en place de nouvelles mesures. À savoir faire s’arrêter ce qui non seulement ne fonctionne pas mais est néfaste pour un pays. Qu’il soit même décidé d’une trêve ! Je ne parle pas de cette trêve hivernale, celle qui a débuté ce 1er novembre et qui protège les locataires de l’expulsion quand il y eu un record d’expulsions en 2022, tellement les Français s’appauvrissent et ne peuvent plus payer leur loyer.

Ce ne sont pas les décorations de Noël qu’il s’agit d’avancer en novembre en vue d’un opportunisme commercial au résultat peu probant, mais bien la trêve des confiseurs ; cette pause politique dont l’origine remonte à décembre 1874 en vue de l’élaboration d’un article de la Constitution. Une pause se situant entre Noël et le 1er de l’An. Qu’il s’agirait d’avancer et d’étendre, quand chaque mesure actuelle prise accentue la déconstruction de la souveraineté de la France, du peuple souverain. Donc de notre indépendance économique et culturelle. Une Destruction en marche.

Ces tirs incessants de nouvelles réformes. Même quand parfois c’est la surprise de se retrouver d’accord avec Macron, quand il se met à défendre la langue française à Villers-Cotterêts – cet autre chantier de sa présidence – et même à faire interdire le point médian de l’écriture inclusive… Qui donnera sans doute l’inverse, comme pour la réforme des retraites qui ne devait pas être ? Qui met dans l’impossibilité d’être d’accord, puisque ce qui est dit un jour, le lendemain n’est plus. Qui assurément renforce ce désir de voir mon pays renouer avec une vraie gouvernance.

Je n’ai pas besoin de m’y prendre en avance dès novembre pour savoir ce que je vais mettre sur ma liste de souhaits au Père Noël. Ce même désir qui ne change pas. D’assister à la trêve politique de Macron. Une longue trêve même. Jusqu’à ce que les pendules soient remises à l’heure d’un pays libre et souverain.

images drapeauDes Aphorismes et cætera, Laurence Waki (le 19/11/2023)

*https://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-13_mono.html

**https://www.blick.ch/fr/news/suisse/visite-detat-en-suisse-la-premiere-dame-francaise-met-une-ecole-de-berne-en-effervescence-id19147758.html

***https://www.education.gouv.fr/education-la-sexualite-1814

****https://www.sofelia.be/nos-dossiers-thematiques/evras/

*****https://etudiant.lefigaro.fr/article/illettrisme-plus-de-10-des-jeunes-francais-ne-savent-pas-lire-correctement_307b2216-045f-11ee-8de7-e9bdb740637b/

******https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/17/le-principe-d-un-referendum-sur-l-immigration-n-est-plus-a-l-ordre-du-jour-faute-de-consensus-politique_6200794_823448.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=default

*******https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-royaume-uni-anne-hidalgo-s-attaque-aux-suv-apres-son-sejour-ultra-vain-en-polynesie

2 commentaires

  1. Tous vos sujets ont un trait commun : l’entêtement bête des imbéciles qui nous dirigent. Jamais, au grand jamais, le moindre doute ne vient traverser leurs esprits exceptionnels ( de leur point de vue ) . Il en est ainsi pour le changement d’heures devenu au fil du temps un indéboulonnable totem ; «  c’est inutile ? , pas grave, on garde quand même car ce fut l’idée lumineuse du non moins lumineux Giscard. L’illettrisme suit la même pente. Malgré une minoration évidente des chiffres, pas question de revenir sur les méthodes d’enseignement de la lecture et de l’écriture. On ne voudrait pas que Philippe Meirieu se retourne dans le cercueil dans lequel il n’est pas encore…Le COVID est du même tonneau. Les macronistes pensent qu’ils n’ont fait aucune erreur ni commis aucun abus liberticide. Ils sont trop intelligents pour çà. La défaite cuisante promise aux occidentaux dans le dossier Ukrainien ne conduira pas non plus nos têtes brillantes mais tout en surface à s’interroger et au moins à prendre un jour conscience que de génie ils n’en ont pas un milligramme. Pourtant, le doute bénéfique et créateur était bien ancré dans notre civilisation depuis les Méditations métaphysiques et sans doute avant. Des esprits véritablement géniaux comme Blaise Pascal ou Henri Poincaré nous ont appris que le chemin de la vérité est semé de bifurcations où même l’esprit le plus avisé passe son temps à tâtonner, à faire fausse route, à aller et revenir pour enfin trouver une bonne solution. Au lieu de cela, nous n’avons plus que des esprits puérils et suffisants toujours très contents d’eux-mêmes et prompts à écraser de leur morgue ceux qui ne font pas partie de leurs petits cercles de type Verdurin. En fait, depuis plus d’un siècle maintenant, je crois que la France a tourné le dos à son génie. Les grands esprits sont dans la clandestinité et les petits marquis se pavanent sur les écrans. Une société de la futilité avait remplacé depuis longtemps déjà la société de l’humilité dont les champions étaient des Giscard et autres parvenus mais qui possédaient encore une certaine culture générale. Aujourd’hui, ce ne sont que des écervelés dont le credo est : sexe, fric et cocaïne. La première des choses à faire est déjà de ne pas s’amuser de leur pitreries et de leur faire savoir qu’on ne veut plus ni les regarder ni les entendre.

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    1. Merci M Ricard pour votre commentaire.
      Pas certain que beaucoup puissent se permettre de « s’amuser de leur pitrerie », tellement les conditions de vie deviennent difficiles.
      Quant à « leur faire savoir » notre indifférence, rappelons la responsabilité et le pouvoir faramineux que ces personnes ont. Qu’ils ont mission de diriger le pays. Par contre, n’est-il pas temps de comprendre que leur position exige qu’ils rendent des comptes aux citoyens ? 🤔✊🍒

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