Un attentat terroriste, c’est quoi au juste ?

C’est l’une des choses les plus importantes que j’ai pu apprendre à l’école ; voire la plus importante :

Quand tu ne sais pas un mot, va voir dans le dictionnaire, nous disaient-ils.

Auquel j’ajoute aujourd’hui cet adage (de mon cru),

Seul celui qui se sait ignorant, peut devenir savant.

Parce que partout dans la presse, puis dans la rue du coup, le drame de Charlie Hebdo a été vite – trop vite ? – qualifié d’attentats terroristes, justifiant par la même certaines mesures d’exception, notamment un plan Vigipirate devant s’arrêter ce 2 mars ; près de deux mois de mesures normalement de très courte durée, des exceptions qui durent…

Que disent donc les dictionnaires ?

Attentat : Attaque criminelle ou illégale contre les personnes, les droits, les biens.

J’avoue avoir été étonné par cette définition. Finalement tout peut être un attentat, même une insulte contre quelqu’un peut entrer dans ce qualificatif…

Terrorisme : Ensemble d’actes de violence, attentats, prises d’otage, etc…, commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, exercer un chantage sur un gouvernement ou satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système.

Sur ce terme-là, je me sens plus en accord. Mais comprends moins son utilisation actuelle ; s’impose alors un flot de questions :

– Avons-nous vraiment affaire à un ensemble d’actes ou sont-ce des actes isolés ?

– Quelle organisation a revendiqué ces actes ? Aujourd’hui, il n’en est toujours pas question.

– Il est indéniable que la rédaction de Charlie Hebdo n’est ni une communauté, ni un pays, ni un système, qu’en outre, il n’y a pas eu de menaces directes annoncées prochainement, ni un climat de terreur crée par des attaques aléatoires…

Il serait plus juste de parler d’attaque, de l’exécution d’une rédaction de presse, voire même d’attentat, le tout fait par des personnes se chargeant d’une mission qu’eux seuls maîtrisaient. Reste pourtant de nombreuses questions politiques : comment ces gens en sont arrivés-là ? La prison est-elle en grande partie responsable de tout radicalisme ? Pourquoi peut-on se procurer si facilement des armes lourdes ?…

Toutes ces questions, et sûrement bien d’autres, qui se cachaient, qui se cachent derrière le mot « terrorisme », si pratique dans les discours, pour en rester là… Laurence Waki (le 13/03/2015)

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